Flu3-3 - Alcoolomètre de Gay-Lussac (avec boîtes)

Fonction

Mesure, en degrés Gay-Lussac, de la quantité d'alcool, contenue dans un mélange eau-alcool. Par définition, lorsque, à la température de 15°C, 100 cm3 du mélange contiennent n cm3 d'alcool, le mélange est à n degrés Gay-Lussac.

Description

L'alcoomètre appartient à la catégorie des aréomètres à poids constant, à volume immergé variable. L'appareil, en verre, comprend trois parties : une ampoule lestée par du mercure, une partie cylindrique qui est surmontée par une tige de faible section.

Poids et volumes sont calculés de telle sorte que, l'appareil flottant dans de l'eau pure à 15°C, celle-ci affleure à la base de la tige où l'on marque 0 ; puis, l'appareil étant placé dans de l'alcool « absolu » à 15°C, le liquide affleure près de l'extrémité supérieure de la tige où l'on marque 100. La tige est graduée à l'aide de solutions eau-alcool dont on connait, par fabrication, la teneur en alcool.

Pour être plus sensibles, des alcoomètres peuvent être construits pour ne servir que dans un intervalle plus réduit que l'intervalle 0-100.

Si la température n'est pas 15°C, il faut se munir d'un thermomètre et des tables ont été établies pour faire la correction.


Histoire

C'est en 1816 que Gay-Lussac construisit l'alcoomètre et le baromètre à siphon qui portent son nom.

Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850), physicien et chimiste français, élève de l'École Polytechnique fut appelé à ses côtés par Berthollet, puis fut nommé répétiteur du cours de Fourcroy à l'École Polytechnique. Voici ses principaux travaux :

  • 1802 : lois sur la dilatation des gaz,
  • 1804 : ascensions en ballon : avec Biot, étude de l'aiguille aimantée aux diverses altitudes puis seul, record d'altitude (7000 m ?). Il montre la constance de la composition de l'air ;
  • 1805 à 1808 : avec de Humbold, lois volumétriques sur la combinaison des gaz (rapport de volumes égal à celui de nombres entiers petits), études sur le magnétisme ;
  • 1807 : à la demande de Laplace, vérification de la théorie analytique sur la capillarité ; expériences avec Louis-Jacques Thénard sur l'électrolyse de la soude et de la potasse, étude des métaux alcalins et de leurs peroxydes, Gay-Lussac est blessé par une explosion au cours de ces expériences ;
  • 1809 : Gay-Lussac et Thénard découvrent le chlore (« acide muriatique oxygéné »), tentent en vain de le décomposer et en déduisent qu'il s'agit d'un corps simple ; la même année étude de l'hydrogène phosphoré ou sulfuré, découverte du bore et de l'acide fluoborique ; ils isolent le silicium (sans l'identifier), préparent les ammoniures alcalins, l'acide fluorhydrique ;
  • 1811 : premières mesures de densité de vapeur ;
  • 1815 : étude de l'iode, découverte du cyanogène et de l'acide cyanhydrique ;
  • 1816 : baromètre à siphon et alcoomètre.

Gay-Lussac fut nommé professeur de physique à la Faculté des sciences, professeur de Chimie à l'École Polytechnique (1809), fit un cours au Muséum, fut nommé membre du Comité des Arts et Manufactures, s'intéressa à la fabrication des poudres, à l'affinage des métaux précieux.